S'il est un patrimoine naturel le plus souvent ignoré des promeneurs, c'est bien le patrimoine géologique. Nous vivons dessus, nos maisons y sont assises, nous voyons apparaître sur toute la côte les rochers à marée basse, les roches des falaises, les grottes marines et dans les terres les carrières. Mais qui y prête vraiment attention ?
Et poutant il s'agit bien d'un patrimoine naturel parfois extrêmement important. Si chacun a entendu parler de la Côte de granite rose des environs de Trégastel, qui connaît le granite de l'Aber Ildut ? C'est l'un des plus beaux de France et on peut l'admirer à Paris sur la place de la Concorde comme en Pays d'Iroise à Kerglonou, face à Lanildut.
On parle souvent dans les collèges et les lycées, ainsi qu'à la télévision, de la dérive des continents ou, si l'on préfère, de la tectonique des plaques. Et l'on cite toujours en exemple la formation de l'océan Atlantique il y a 170 millions d'années. Mais sait-on qu'on peut toujours en voir la trace sur les falaises du Pays d'Iroise ? Et les jeunes d'aujourd'hui savent-ils que les lacs qui agrémentent St-Renan sont d'anciennes carrières d'extraction de la cassitérite qui firent de cette ville la capitale européenne de l'étain ?
Il faut prendre le temps d'observer les roches, de rechercher les minuscules grenats ou les fossiles, d'admirer les strates, les filons de quartz, de prolonger par la pensée, vers le ciel, ces rochers quasi verticaux qui semblent désigner le sommet où culminait autrefois, il y a très longtemps, la haute montagne armoricaine.
Au niveau du promeneur, s'arrêter pour observer est un acte nécessaire à la compréhension de notre environnement. Car c'est de l'observation que sont toujours parties la connaissance et la science.