Bien connue des promeneurs du littoral, cette plante discrète est halophile, c'est-à-dire qu'elle a besoin de sel pour se développer. 1
Elle s'accommode donc bien des falaises et des premiers rochers de la côte sur lesquels se déposent des embruns salés. Ses racines profondes vont chercher leur nourriture dans les fissures de la roche et entre les pierres.
On la reconnaît aisément à ses ombelles blanches et à son feuillage charnu d'un beau vert tendre au printemps, qui se fane progressivement à l'automne.
On peut recueillir ses graines et la semer dans la rocaille ou sur le mur d'un jardin du bord de mer. Bien exposée au soleil, elle se développera facilement. Si l'on est un peu éloigné du rivage, on devra cependant saupoudrer son pied d'une pincée de sel de temps en temps.
A l'état sauvage, la criste marine est une plante protégée car elle fait partie des premiers végétaux terrestres qui colonisent la côte et fabriquent l'humus nécessaire à l'implantation d'autres espèces.
Cueillie hors de la côte, cette plante est comestible. Elle était autrefois emportée crue comme légume ou conservée dans du vinaigre à bord des voiliers afin de préserver les matelots du scorbut au cours de leur long voyage. Sa saveur légèrement piquante, au goût de carotte, lui fait relever les mets un peu fades. Les équipages l'appelaient le fenouil de mer.
Bien qu'on la trouve en abondance sur notre littoral, la cueillette de cette plante est réglementée. 2
Un tel végétal, qui ne pousse que sur la côte, ose braver les tempêtes, les embruns salés et conquiert les roches dénudées tout en fournissant à l'homme un condiment utile et agréable mérite bien notre respect.
-1- C'est ce qui justifie l'adjonction de l'adjectif marine à son nom : à la différence du pin maritime, qui croît en bord de mer mais qui n'en dépend pas directement, la plante ne pousse que si elle reçoit ce sel venant de la mer.
-2- Finistère : Arrêté préfectoral du 21 juin 2010. Cueillette limitée au contenu d'une main, commercialisation soumise à accord préfectoral.