Retour à l'accueilAnglais    Allemand    Espagnol    



Le cadran solaire de Lanildut

Commune de Lanildut






GPS du stationnement : 48°28'26 N  4°44'45 W






Accès : Ce cadran solaire est placé sur le clocher de l'église. L'église St-Ildut, entourée de son cimetière, est située à l'entrée du bourg en venant de St-Renan. On peut stationner sur le grand parking qui se trouve juste en face.



Le cadran solaire est placé au-dessus du toit de l'église, sur la face sud-ouest du clocher. Sa position élevée le rend difficile à apercevoir et surtout à déchiffrer.
Il s'agit d'un cadran vertical méridional1 du 18e siècle, gravé sur une plaque grossièrement arrondie, de schiste ardoisier.
Restauré en 2002, son style n'est pas implanté exactement au centre de la rosace à 8 pétales.
Une inscription en arc de cercle surmonte les éléments gravés de sa partie supérieure. On peut y lire le nom du commanditaire2 ou de l'artisan cadranier et la date de fabrication du cadran :

:FAIT:PAR:IOSEPH:RIOVALLEN:EAN:LAN 1733

( Fait par Joseph Riouallen en l'an 1733 )
Les heures de 6 à 12 en chiffres arabes sont portées dans le quart gauche tandis que celles de 1 à 6 apparaissent à droite. Les traits sont longs pour les heures, courts pour les demi-heures.

Lire l'heure indiquée :

Avant 1816, date d'introduction du temps moyen dans les grandes villes, on se contentait partout de l'heure solaire. Mais comme la Terre est ronde, celle-ci varie sur l'ensemble du territoire. Chacun voyait midi à sa porte. Pour transformer l'heure indiquée par le cadran solaire en heure légale, il faut tenir compte de l'équation du temps3 et procéder à quelques calculs un peu compliqués qui vous sont expliqués sur notre page donnant la liste des cadrans solaires  Les cadrans solaires.

Autre complication, les spécialistes vous diront que le cadran solaire de Lanildut, comme bien d'autres d'ailleurs, donne une heure légèrement fausse ! En effet, la photo précédente montre que son style est un peu tordu. D'où un faible décalage de son ombre portée qui n'est plus rectiligne... La différence peut atteindre une demi-heure.

Notons au passage que l'église date de 1786. Elle en a remplacé une autre beaucoup plus ancienne. Le cadran provient d'un bâtiment qui pourrait être tout simplement cet ancien édifice.

Au-dessus de la rosace centrale, l'artisan cadranier a gravé divers éléments :
- le Soleil et la Lune à visages humains représentent la fuite du jour.
Ils encadrent divers symboles de la Passion du Christ, les « arma christi », bien adaptés à l'édifice religieux auquel est fixé ce cadran solaire :
- On reconnaît la croix, l'échelle, la lance, le marteau, le coq, la couronne d'épines, l'instrument de la flagellation, la lanterne, la colonne, les deniers ( 9 au lieu de 30 ), la main du soldat ayant giflé le condamné et les dés rappelant que ses vêtements furent tirés au sort.

Ainsi, ce cadran solaire peu connu nous parle à travers les siècles. Il n'a pas eu seulement pour objet de donner l'heure indispensable. Il exprime aussi la foi d'une population de l'époque du roi Louis XV. Malgré sa petite taille, ses défauts et son emplacement discret, c'est une œuvre d'art et un élément important de notre patrimoine.


-1- Un cadran est dit méridional lorsqu'il est placé face au sud.

-2- Lire sur Internet l'étude menée par l'historien Olivier Moal concernant Joseph Riouallen. Mais la famille Riouallen construisait aussi des navires. Il n'est pas exclu qu'un charpentier de marine puisse être aussi cadranier.
Etude d'Olivier Moal

-3- L'équation du temps est une correction à apporter à l'heure solaire selon le moment de l'année où elle est lue. En effet, le déplacement apparent du Soleil ne s'effectue pas sur l'équateur céleste mais sur l'écliptique et d'autre part, lors de son parcours autour du Soleil, la Terre se déplace plus rapidement quand l'hémispère nord est en hiver plutôt qu'en été. Des tables indiquent donc, selon le moment de l'année, cette correction qu'il convient d'apporter.


Documentation fournie par Pierre Labat-Ségalen, co-auteur de l'ouvrage :
 "Cadrans solaires de Bretagne" , Ed. Skol Vreizh 2010.

Merci à Benoît Ménez pour ses précisions historiques.