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Le menhir géant de Kerloas

(Commune de Plouarzel)


Propriété privée. Ouvert au public


Classé monument historique le 25 septembre 1883
sous le nom de 'Menhir de Kerveatous'




GPS du stationnement  : 48°25'38 N  4°40'53 W






Accès : Depuis Plouarzel à l'ouest, prendre la D5 en direction de St-Renan puis, à 1 km, au panneau, prendre à droite la petite route goudronnée et poursuivre sur environ 1,5 km. L'accès au menhir se trouve dans un virage.(panneau).
  Depuis St-Renan, la même route est accessible à la sortie ouest de la ville par la rue du Général de Gaulle, puis la direction Le Conquet. Prendre la 1ère route à droite après le deuxième rond-point ( panneau ). La route descend puis remonte le long d'une forêt et l'accès au menhir se trouve dans un virage à la fin de la montée. Stationner au panneau. On parvient à pied au menhir par la bordure d'un champ cultivé.




Altitude : 132 m.
Hauteur actuelle du menhir : 9,50 m hors sol
Largeur maximum : 2,20 m
Epaisseur moyenne : 1,35 m





 Un monument pareil, ça ne peut pas se rater ! Le plus haut menhir d'Europe encore en place, et peut-être même du monde, est situé légèrement au-dessous du point le plus élevé du Pays d'Iroise ( 142 m ), distant de 500 m.
Il domine un agréable et large espace réservé aux visiteurs.

Le grand menhir de Kerloas, finement bouchardé sur toutes ses faces, présente la particularité de posséder un sommet curieusement biseauté. Le monument, qui devait atteindre 11 à 12 m de hauteur aurait en effet été décapité par la foudre dans le courant du 17e siècle et l'on dit que du bloc tombé à terre un cultivateur se serait fabriqué une auge.1.

   Les spécialistes estiment le poids total du menhir entre 100 et 150 tonnes. Constitué de granite porphyroïde, il a été vraisemblablement extrait d'affleurements situés au moins à deux kilomètres de là en direction de l'Aber Ildut. Dès lors, on imagine les difficultés qu'ont dû surmonter les constructeurs du monument pour l'extraire de sa roche, le tailler, puis le transporter sur cette distance en remontant la pente naturelle du terrain, et l'ériger à son emplacement actuel.





 Le menhir de Kerloas présente à environ un mètre du sol deux bosses opposées, deux petites protubérances arrondies d'une trentaine de centimètres de diamètre.  C'est pour cette raison que certains appellent encore ce monument « Le Bossu ».
 La présence de ces deux bosses opposées sur une pierre parfaitement bouchardée laisse à penser qu'elles ont été volontairement façonnées sinon maintenues. Dans quel but ? On peut imaginer par exemple qu'elles auraient servi à bloquer des cordages lors du transport. Une autre protubérance, mais toutefois d'un autre type, est visible sur le menhir de Kerhouézel, dans la commune de Porspoder.



  Un rite nous a été transmis par plusieurs voyageurs du 19e siècle. Jacques Cambry, écrivain breton, nous dit par exemple en 1805 :

« Les nouvelles mariées y mènent leurs maris, leur font baiser la pierre, pour être maîtresses chez elles. Une superstition bizarre porte les hommes et les femmes à se frotter le nombril contre ce pilier pour enfanter plutôt des garçons que des filles, et la pierre est usée et polie à la hauteur de la ceinture ».

  De son côté, en 1832, Christophe-Paulin de la Poix, Chevalier de Fréminville, nous dit :

« Les nouveaux mariés se rendent dévotement au pied de ce menhir, et après s'être en partie dépouillés de leurs vêtements, la femme d'un côté, l'époux de l'autre, se frottent le ventre nu contre une de ces bosses. L'homme prétend, par cette cérémonie ridicule, obtenir des enfants mâles plutôt que des filles, et la femme prétend que par là elle aura l'avantage d'être la maîtresse absolue du logis et de gouverner entièrement son mari »

  Une autre légende prétend que les pierres qui parsèment le territoire, dont le menhir de Kerloas, auraient été lancées par le géant Gargantua sur la population de Plouarzel car il était mécontent de la nourriture que ceux-ci lui avaient donnée à manger.

  Plusieurs fouilles ont été pratiquées autour du monument. Elles ont révélé un dallage d'environ 20 m de longueur ainsi que 26 tessons provenant du dépôt d'un vase en céramique de l'Age du Bronze, c'est-à-dire très postérieur à l'érection du menhir. En 1961, à la suite de la fouille clandestine d'un chercheur de trésor, un autre dépôt de poteries fut découvert au pied du monument. Les tessons furent déposés au Musée de Préhistoire de Penmarc'h.



***

-1- Près d'une porte d'entrée du château de Kervéatoux, dont le domaine englobe le menhir, une pierre enchassée dans le mur pourrait aussi provenir de cet impact de foudre. La croyance populaire affirmait en effet que les éclairs ne frappaient jamais deux fois au même endroit. Les pierres de foudre étaient donc autrefois sensées protéger une demeure de l'orage.

Yannick Loukianoff