Accès :
Depuis St-Renan, prendre la sortie Ploudalmézeau - Argenton ( D 68 ). Continuer tout droit vers Argenton et à un rond-point, prendre à gauche vers Brélès puis tourner 1,2 km plus loin à la première petite route à droite. Au bout de cette route, prendre un large chemin de terre à droite ( panneau ). On aperçoit les menhirs dans un grand champ sur la gauche.
Depuis Argenton, prendre la D 68 en direction de St-Renan et tourner à la première route à droite après la chapelle St-Roch. Dépasser le hameau de Kergadiou et s'engager dans un large chemin de terre à gauche. On aperçoit les menhirs sur la droite. On peut ensuite s'engager à pied dans le chemin desservant les parcelles.
Attention, ne pas pénétrer dans la parcelle s'il y a du bétail ou si elle est cultivée.
David et Goliath :
Encore des monuments hors normes, direz-vous. Et effectivement, ces deux grands menhirs font partie des géants du Pays d'Iroise. Mais ce qui frappe, c'est que le plus costaud est à terre, comme s'il avait été vaincu par l'autre lors d'un colossal combat.
Pour les observer de près, il faudrait s'aventurer dans la parcelle, ce qui est fortement déconseillé car elle est privée et le plus souvent cultivée. Restez dans le chemin qui borde le champ, car avec un bon zoom, il est possible de photographier les pierres dans de bonnes conditions.
En réalité, on ne sait pas pour quelle raison le plus gros menhir n'est pas placé dans une position verticale. Aurait-il été abandonné en cours d'érection ? Ou aurait-il subi un abattage non suivi d'enlèvement ? Mais alors pourquoi l'autre aurait-il été conservé dans sa position d'origine ? Mystère...
Ces deux mégalithes ont été taillés dans le même granite porphyroïde à inclusions de feldspath rose issu des affleurements de l'Aber Ildut. On retrouve là le même choix de roche qu'à Kerloas ou à Kerhouézel, la même finition, des dimensions voisines, et sans doute peut-on penser que tous ces monuments sont contemporains. Ce granite, facile à boucharder, était apte à traverser les temps car il ne présente aucune fissure, aucun défaut. Seul son poids est impressionnant et ces blocs ont été évalués pesant au minimum entre 40 et 60 tonnes.
Le menhir couché forme un angle de 18° avec le sol. Sa face supérieure, bien bouchardée, est longue de 10 m. Elle comporte un repère topographique relativement récent matérialisé par une tige métallique. Seule la face inférieure est restée brute comme lors de son détachement de la roche d'origine. Certains archéologues s'appuient sur cette constatation pour penser que le menhir couché a été abandonné en cours de bouchardage et n'a jamais été érigé.
Le menhir encore debout, lui mesure 8,55 m hors sol. Il est intégralement bouchardé. Des fouilles effectuées au 19e siècle au pied de ce monument n'ont rien donné.
Les pierres d'une sorcière :
Une légende collectée par M.Taburet en 1925 et rapportée par Louis Le Guennec dans Le Finistère monumental s'attache à ce remarquable ensemble mégalithique :
« Une dame 1
de Grande Bretagne, émigrée en Armorique, avait rapporté dans son tablier de soie la superbe pierre qui s'érige maintenant sur les hauteurs de Kergadiou. Cette pierre, elle l'avait volée à une vieille sorcière qui, bien entendu, fut furieuse de ce larcin. On l'entendait dans toute l'Armorique :
- Ah, ton vol ne te profitera pas ! Cette pierre, je la briserai, je la pulvériserai !
De rage, elle arracha un autre immense bloc qui se trouvait à sa portée, et d'un seul effort, elle le lança à travers l'espace dans la direction de Kergadiou. Manquant son objectif de quelques dizaines de mètres, son projectile se serait fiché en terre tel qu'on peut encore le voir aujourd'hui.»