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Les gardiennes du cimetière


Commune de Locmaria-Plouzané





GPS : 48°22'28.8 N  4°38'36.3 W





  Sous les croix qui les couronnent, deux stèles de pierre vieilles de 25 siècles gardent l'entrée du cimetière, devant l'église.

Accès :   Se diriger vers l'église de Locmaria-Plouzané et stationner sur le parking devant les deux croix.

Des monuments anciens, nombreux et méconnus.

Voir notre page consacrée aux stèles gauloises du Second Âge du fer.

Les deux petits monuments de Locmaria-Plouzané ont connu de multiples déplacements. Le dernier eut lieu en 2023 lors de l'aménagement de la place où se situe le parking.

La stèle de gauche est un tronc de pyramide assez fruste de 1,65 m de hauteur. Sa base n'est pas très régulièrement taillée.


La stèle de gauche avant son dernier déplacement

  Celle de droite mesure 1,95m. De section octogonale, elle a été davantage travaillée et présente des pans coupés malheureusement très érodés. Elle figurait déjà au pied d'une maison du bourg sur un cliché de M.Y. Daire 1.


La stèle de droite avant son dernier déplacement


Un traditionnel droit d'asile :

   Manifestement, ces deux stèles de l'âge du fer, qui ne se ressemblent pas, proviennent de lieux différents et ne sont peut-être pas, non plus, exactement contemporaines. Leur christianisation les a préservées jusqu'à nos jours.
L'archéologue G. Guénin, dans une étude de 1912, et sur la foi de l'instituteur de l'époque, signale que les deux pierres proviendraient de Coat ar C'hras, le Bois de la Grâce, dénommé ainsi parce que les roturiers, poursuivis par les seigneurs, étaient grâciés lorsqu'ils pouvaient atteindre le bois et les deux croix.2 Cette légende figure dans l'hagiographie de Saint Sané, fondateur supposé de Plouzané au Ve siècle, et dont il est le patron. Elle nous a été transmise par le moine Albert Le Grand, hagiographe des saints bretons, qui vint à Plouzané en 1624.3 Cependant, comme pour beaucoup de saints bretons, l'existence même de Saint Sané n'a jamais été historiquement attestée4 et on l'a souvent confondu avec Saint Senan, évêque irlandais.


Panneau explicatif posé en 2023.





-1- M.Y. Daire : Les stèles de l'âge du fer dans l'ouest de la Gaule.p.103. Centre Régional d'Alet. Rennes, 2005.

-2- Les menhirs isolés de l'arrondissement de Brest par G. Guénin, BSAB, t.37, p 293.

-3- "Ils advancerent en terre ferme jusques au lieu où est à present l’Église Parrochiale de Plouzané, où y avoit lors un temple dedié aux Idoles (à ce que j’ay peu découvrir) [...] la Tour de lieu l’Église Trevialle de Nostre Dame de Lou-Maria, distant de Guic-Sané d’un quart de lieuë, estoit jadis un Oratoire dedié à leurs fausses & prophanes Deïtez, situé lors au milieu d’une épaisse forest qu’ils nommoient Lucos ; & void-t-on, devant ladite Église, de part & d’autre du grand chemin, deux grandes Croix de pierre, lesquelles on tient que S. Sané y avoit fait planter, dés qu’il eust converty ce peuple à la Foy ; en reconnaissance de quoy, ces Croix ont esté depuis tenues en grande reverence, & servoient d’Azile & franchise pour les malfacteurs ; que, s’ils pouvoient une fois se rendre au grand chemin entre ces deux Croix, ils n’estoient point appréhendez de Injustice & l’appelloient Menehy Sant Sané."

Albert le Grand : La vie, gestes, mort et miracles des Saints de la Bretagne Armorique, ensemble un catalogue des évêques des neuf eveschés d'icelle . Nantes 1637.

-4- Voir Bernard Tanguy : Grand dictionnaire historique des saints et saintes de Bretagne. Skol Vreizh 2024, p 567.


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