De tous temps et partout sur la planète, les lieux de culte officiels n'ont pas suffi à exprimer la foi populaire. Ils l'ont simplement ordonnée et canalisée. Des sources, des arbres, des menhirs ou des stèles antiques ont chez nous été christianisés afin de conserver la dévotion tout en la redirigeant.
Mais au fil des siècles la ferveur populaire a produit de nouveaux lieux sacrés. Ici, c'est une roche qui conserverait l'empreinte du pied d'un saint, là c'est son ermitage. Plus loin, c'est le lieu d'une exécution ou d'un massacre. Le promeneur découvre parfois ces lieux où la présence d'un modeste bouquet de fleurs témoigne de la survivance d'un culte oublié.
Le patrimoine collectif est aussi formé de ces endroits discrets, souvent ignorés des guides touristiques et du grand public où s'exercent des croyances. Le respect de notre patrimoine passe d'abord par leur connaissance.
Yannick Loukianoff