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L'église Saint-Rivoaré

( Commune de Lanrivoaré )





GPS : 48°28'27.7 N   4°38'19.1 W




L'église et son enclos

Accès: De St-Renan, prendre la D68 en direction de Ploudalmézeau.
A 4 km, au rond-point, tourner à droite, entrer dans Lanrivoaré et tourner encore à droite vers l'église.
Stationner sur le grand parking devant l'enclos de l'église.



L'entrée de l'enclos
L'entrée centrale de l'enclos était autrefois encadrée de deux echaliers1
dont il ne reste que les marches.


    Lanrivoaré tire son nom du breton lann, ermitage, et de Rivoaré, Riwall ou Rivoal le nom du saint auquel est dédiée l'église. Prince ou roi devenu prêtre, né outre-Manche lors de la chute de l'Empire romain, il aurait été le premier évangélisateur de l'Armorique. La tradition veut que sa petite communauté d'émigrés ait été massacrée par les païens et que les corps aient été inhumés dans le Cimetière des Saints, au pied de l'église actuelle. ( Le Cimetière des Saints )

Il aurait été l'oncle maternel de Saint Hervé, l'anachorète auquel on attribue l'ermitage situé dans les bois voisins. ( L'ermitage de Saint Hervé )

Le bâtiment :

L'église se trouve dans un enclos qui comprend aussi le cimetière communal, un calvaire du XVIIe siècle et le Cimetière des Saints. L'édifice, en forme de croix, date de 1583. Il a subi des reconstructions et des agrandissements en 1727 et 1744.


Vue générale

    L'accès au clocher se fait par l'extérieur.


Escalier

Il comporte une galerie surmontée de deux chambres de cloches et d'une flèche à crochets ajourée, de section octogonale. Aux angles, chaque pilastre est consolidé par un arc-boutant.


Le clocher
La flèche du clocher, abattue par la foudre en 1867,
fut aussitôt reconstruite à l'identique.



    A gauche du portail d'entrée on peut voir un ancien bénitier encastré et deux fenêtres en plein cintre aujourd'hui aveugles.


Ossuaire

Derrière elles se trouve l'emplacement de l'ancien ossuaire. Autrefois, les baies n'étant pas obturées, on pouvait de l'extérieur prier et asperger d'eau bénite les ossements des défunts qui y étaient entreposés afin de remployer leurs tombes.

Au-dessus du portail d'entrée on devine une inscription gravée dans la pierre.


Inscription

On lit difficilement :

M.GAB.GLEAU.R.1727

( Messire Gabriel Gléau, Recteur, 1727 )

Cette partie du bâtiment a subi une réfection au début du XVIIIe siècle. Le recteur Gabriel Le Gléau avait pris ses fonctions à Lanrivoaré huit ans plus tôt en 1719. On lui doit donc les travaux qui avaient été confiés aux architectes Claude Burel et Gabriel L'Hostis.

La nef :

    On accède à l'intérieur de l'église par un porche très sobre au pied du clocher.

La nef

    La nef comprend quatre travées avec bas-côtés et arcades en plein cintre. La voûte, lambrissée en berceau et peinte en bleu, est dotée d'entraits apparents de la même couleur.

La nef

    Une haute tribune, peu profonde, peinte en bleu, a été construite au-dessus de l'entrée.

La nef

   Jetons un coup d'œil, de part et d'autre de l'entrée, sur le confessionnal et les fonts baptismaux.


Le confessionnal
Les fonts baptismaux

    Comme dans la plupart des églises, les stations d'un chemin de croix ornent les murs des bas-côtés.

Chemin de croix

    Le chœur :

Un chevet plat à pans coupés recouvert de boiseries à pilastres abrite le chœur.

Le chœur

Sur ces boiseries, on reconnaît, en appliques dorées, des armoiries pontificales. Au centre, en bleu, un livre ouvert.

Pape

L'autel, en forme de tombeau galbé est dominé par une Vierge à l'Enfant dans la niche de la maîtresse-vitre, ainsi que par les statues de Saint Rivoaré et de Saint Herbot.

St Rivoaré
St Herbot


   Saint Rivoaré, à qui l'église est dédiée, est ici chez lui. La présence de Saint Herbot demande par contre quelques explications. Ce saint, très populaire en Bretagne, serait venu d'outre-Manche au VIe siècle. Selon la tradition, il aurait vécu en ermite aux abords de Berrien, dans les Monts d'Arrée, se faisant obéir des animaux sauvages avec lesquels il entretenait des conversations. Il est vénéré en milieu rural comme protecteur des chevaux et des bêtes à cornes.

Les vitraux réalisés en 1887 par l'atelier Lucien-Léopold Lobin, de Tours, représentent l'un l'Ascension et l'autre l'Assomption.

L'ascension
L'Assomption




Le transept :

Signalons aussi qu'à la suite de travaux réalisés en 2001, l'héraldiste Michel Mauguin a pu observer des détails intéressants sur le vitrail du transept nord-est que cache un retable.

Détails du vitrail
Document © Michel Mauguin


Les mariages étant bien connus, on voit que le vitrail original datait du XVe siècle.

    A la croisée du transept, il faut lever les yeux pour découvrir au-dessus des arcades deux belles corniches sculptées où trônent les statuettes des douze apôtres. Six à droite et six à gauche.

Corniche de droite

Corniche de gauche

   Du niveau du sol, leur identification est difficile car trois seulement portent des accessoires. On reconnaîtra Saint-Pierre grâce à sa clé et Saint André à sa croix. Imberbe, Saint Jean porte un calice.

St Pierre
St André


St Jean

Toute cette frise en bois polychrome date du XVIIIe siècle et est vraisemblablement l'œuvre d'artisans de la Marine royale.

D'imposants retables baroques ornent les ailes du transept.
A droite, dans l'aile sud, se trouve un majestueux retable baroque à quatre colonnes lisses et entablement. Au centre, une toile représente le Purgatoire.

Retable sud

Elle est encadrée de deux belles statues polychromes.

Christ aux outrages
Christ aux outrages
St Ronan
Saint Ronan


Le Christ est représenté vêtu seulement d'un pagne et d'une cape après son jugement.

   Saint Ronan, d'origine irlandaise, aurait traversé la Manche au VIIe siècle dans une auge en pierre et aurait abordé le rivage léonard. Remontant l'Aber Ildut, il aurait fondé son ermitage au lieu-dit Toul an Aon, non loin d'une source, là où se trouve aujourd'hui la mairie de St-Renan. Il se serait plus tard installé en Cornouaille, à Locronan, sans doute à l'emplacement de l'église actuelle qui héberge son tombeau. Il est évidemment le patron de la paroisse de St-Renan, mais aussi de Molène.

Au sommet de l'entablement, deux médaillons portent les bustes en bas-reliefs du Christ et de la Vierge Marie. Un remarquable travail d'ébénisterie !

Médaillon du Christ
Médaillon de la Vierge


En face, dans l'aile nord, le visiteur découvre un autre retable derrière un autel à la gloire de Dieu ( Gloria in excelsis Deo ). La toile représente la Sainte Trinité au-dessus d'un pape et d'un personnage de la Bible présentant l'Ancien Testament.

Retable nord

Le retable est doté de quatre colonnes cannelées encadrant à gauche une statue de la Vierge et à droite une autre de Saint Michel terrassant le dragon du Mal.

Vierge
St Michel



   On remarquera auprès du retable la présence d'une petite statuette :

Le curé d'Ars

Il s'agit de celle du curé d'Ars, Saint Jean-Marie Vianney ( 1786 - 1859 ), canonisé en 1925 et proclamé par le pape patron de tous les curés du monde en 1929.


L'un de nos internautes, Philippe Le Berre, a découvert aux Archives Départementales du Finistère un article de 1873 concernant la maintenance du mobilier de l'église. Nous ne résistons pas au plaisir de vous le reproduire ci-dessous car il vous amusera certainement :



Depuis 1873 le mobilier de l'église a évolué. Cependant vous prendrez peut-être plaisir à rechercher ce qu'il reste aujourd'hui des réparations effectuées par cet artisan local.


   A l'extérieur, ne manquez pas de vous pencher sur une pierre gravée placée debout près du portail de l'église. C'est une stèle gauloise vieille de 2500 ans dont l'inscription est toujours lisible.



Et plus loin, sur la face sud de l'édifice, un ancien cadran solaire, très intéressant, ne demande qu'à être observé attentivement.



Vous en découvrirez les détails sur deux pages spéciales de ce site :

( La stèle gravée du Cimetière des Saints )

( Le cadran solaire de Lanrivoaré )

Le calvaire du cimetière mérite aussi un coup d'œil :



Calvaire

On y distingue deux statues géminées et au revers du crucifix, celle de Saint Rivoaré en ornements sacerdotaux. Ce calvaire date de 1632.

Yannick Loukianoff



-1- En Bretagne, on appelle « échalier » l'accès à un enclos qui oblige à enjamber une pierre plate placée sur chant. Ce dispositif était ici destiné à empêcher les animaux d'entrer dans le cimetière. On peut aussi penser qu'en imposant un effort aux humains, il symbolisait la difficulté à passer du monde des vivants dans le royaume des morts. On trouve encore des échaliers autour de certains lavoirs ou défendant l'accès à un puits comme le puits St-Ronan à Molène. ( Les lavoirs ) ( Le puits St-Ronan )

  Merci à Philippe LE BERRE qui nous a communiqué l'article concernant le menuisier de Lanrivoaré.

EN SAVOIR PLUS


  Merci aussi à Michel MAUGUIN qui a effectué des recherches héraldiques sur les seigneurs de Kergroadez et a bien voulu nous autoriser à les mettre ci-dessous à la disposition des internautes.




© Michel Mauguin

Lire ce document


Signalons aussi l'ouvrage suivant :


"Nouveau répertoire des églises et chapelles"
René Couffon, Alfred Le Bars, Diocèse de Quimper et de Léon,
Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p



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