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L'abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre

Sanctus Mattheus de Finibus Terræ

( Commune de Plougonvelin )




Le site est accessible en permanence

GPS : 48°19'47.7 N   4°46'14.9 W



Accès: Les ruines de cette ancienne abbaye sont situées au pied du phare de la pointe St-Mathieu, à mi-distance entre Plougonvelin et Le Conquet.
Stationner dans le parking voisin.


  Sortir du parking à pied le long de la route, et suivre à droite, face à l'hôtel, l'allée empierrée qui mène à la table d'orientation ainsi qu'à la chapelle et au portail d'entrée de l'ancienne abbaye.






Les restes d'un vaste ensemble religieux.

Cette très longue description illustrée d'une centaine de photos est divisée en 4 parties que vous pouvez obtenir directement en cliquant sur chacun des numéros soulignés sous l'image.




-1- L'ancienne tour à feu fortifiée devenue clocher, dont la hauteur a été réduite de moitié.
-2- Emplacement des anciens bâtiments du monastère bénédictin.
-3- Ruines de l'église abbatiale.
-4- Restes du monastère mauriste.


  Lire sur ce site la terrible légende de Sainte Haude et Saint Tanguy dans notre page : La Fontaine Sainte-Haude Une légende attribue à Saint Tanguy la fondation de cette abbaye à l'époque mérovingienne. Mais aucune archive ni aucun vestige ne l'atteste. Cependant il est probable qu'un premier établissement, peut-être en bois, ait précédé l'édifice actuel dont « La Translation des reliques de St Mathieu » vous est racontée dans une brochure disponible au Musée de l'abbaye une autre légende prétend qu'il ait abrité des reliques, venues d'Ethiopie, de l'apôtre Saint Matthieu.
  La construction de l'église abbatiale aujourd'hui en ruines a vraisemblablement commencé, selon l'historien de l'architecture médiévale Yves Gallet, pendant le second quart du XIe siècle. Et les archives les plus anciennes indiquent qu'en 1110 l'abbaye était déjà dirigée par Chanoine Eliès : « Plougonvelin, Saint-Mathieu de Fine-Terre », Ed. Les Amis de St-Mathieu, 1985 un abbé nommé Daniel. Par la suite, le bâtiment a subi des remaniements et des destructions qui rendent un peu compliquée l'interprétation de ses ruines. Mais rassurez-vous, si vous ne faites pas partie de ceux qui traversent l'église au pas de course, nous allons vous guider.
  Une très belle maquette de l'abbaye vers l'an 1500 est exposée au Musée de l'abbaye situé à l'entrée. Fruit de minutieuses recherches dans les archives, elle facilite beaucoup la compréhension du site.


Maquette au 1/500 de l'abbaye de Saint-Mathieu vers l'an 1500 vue du Sud-Est.
Réalisation: MPPA Rennes. ©Photo Les Amis de St-Mathieu, Musée de l'abbaye.


Cette maquette a été réalisée d'après le plan ci-dessous :




En gras, les ruines actuelles. Tous les bâtiments annexes ont disparu.
Plan extrait de Chanoine Eliès: Plougonvelin, Saint-Mathieu de Fine Terre, Ed.Le Soc 1972.


Seuls de rares dessins permettent d'imaginer la configuration de l'abbaye avant sa ruine.




Plan extrait de Profil de Saint-Mathieu Fine-de-Terre par le Sieur de La Belle Veüe-Dumains, 1691
Archives nationales.



L'abbaye de Saint-Mathieu. Planche n°152 du Monasticon Gallicanum, datant de 1694.
Sur cette gravure, qui présente un petit air de famille avec la précédente,
une partie seulement des constructions (en jaune ) subsiste encore.

En comparant cette gravure à la maquette, on voit qu'une importante transformation a été réalisée à la fin du XVIIe siècle. Elle est l'œuvre de la congrégation réformée de Saint-Maur à qui le Parlement de Bretagne confia la reprise de l'abbaye en 1656.
  Mais ce renouveau fut de courte durée. Déjà en très mauvais état, cette abbaye du bout du monde a servi de carrière de pierres à la Révolution.
  Pendant la Restauration, deux chapelles du chevet de l'église abbatiale furent détruites afin de faire place au phare inauguré en 1835. A cette occasion, la haute tour à l'allure de donjon qui surplombait tous les autres bâtiments a été réduite de moitié afin de ne pas occulter le faisceau lumineux du nouveau phare.

  Observons le porche d'entrée au site. Il est orné de trois blasons. Au centre une reconstitution des armoiries du duc de Bretagne et la date de 1672. A gauche, complètement martelées, celles de l'abbaye. A droite, celles de l'abbé Louis du Menou, qui de 1658 à 1702 fut l'artisan du renouveau mauriste du monastère.




© Michel Mauguin.

    Franchissons ce porche.

Actuellement l'entrée de l'église se fait par le chevet éventré du bâtiment, ce qui est très inhabituel et n'aide pas le visiteur à en comprendre la configuration. Nous vous proposons donc une visite selon un itinéraire plus respectueux de l'histoire de ces ruines et de la chronologie des différentes parties de l'abbatiale. Faisons comme si l'accès actuel à l'église était bouché.
Cela nous donne, sur le plan du site au XVIe siècle, le tracé suivant :





  - Nous verrons d'abord la tour à feu fortifiée   qui s'élève à droite.
  - Ensuite la trace des bâtiments du monastère médiéval qui ont été démantelés.
   - Puis les ruines de l'église abbatiale dont il faut comprendre les multiples remaniements.
  - Enfin ce qui subsiste du grand bâtiment mauriste qui a remplacé l'hôtellerie et qui a été retrouvé lors de fouilles archéologiques.

Une visite du Musée de l'abbaye s'imposera ensuite. Elle permettra de retracer toute l'histoire de l'abbaye et de comprendre l'importance de tout ce site.


-1- La tour à feu fortifiée.


Angle Nord-Est de la tour.

  Ce bâtiment massif est sans doute le plus ancien de l'ensemble de l'abbaye. Il était autrefois nettement plus élevé que l'église. Ses gros contreforts, ses ouvertures loin du sol, font penser à un donjon fortifié du XIe siècle et il est bien possible qu'il ait constitué un refuge lors des attaques que le site a subies durant le Moyen Age.
Il suffit d'observer la façade que nous avons sous les yeux pour voir qu'au cours des siècles les ouvertures ont subi de nombreux remaniements. Une grande archère, par exemple, a été rebouchée. Des fenêtres ont été agrandies puis partiellement rebouchées. On devine que ces remaniements sont dus à des considérations stratégiques.
Au-dessus du couloir d'entrée on voit très bien qu'un passage a joint autrefois le bâtiment à une construction qui a dû exister à l'emplacement où nous sommes.
La tour a aussi servi de clocher à l'abbatiale, car 7 belles cloches auraient été emportées comme butin, en 1295, lors d'un raid anglais. Chanoine Eliès : « Plougonvelin, Saint-Mathieu de Fine-Terre », Ed. Les Amis de St-Mathieu, 1985
Mais elle a aussi été utilisée comme tour de guet grâce à la galerie de son toit et surtout comme phare pour la navigation. Un feu entretenu à son sommet Dom Simon Le Tort : « Il reste encore debout au milieu le donjon ou haute tour carrée au sommet de laquelle est une lanterne dans laquelle une torche brûlait autrefois pour servir de guide aux nautonniers ; et pour l’entretien de ce fanal, l’abbaye avait les épaves de la mer et un certain droit à percevoir sur les navires qui étaient poussés sur ce rivage ; mais les procureurs du Roy et les officiers de l’Amirauté, se sont attribués ce droit au nom du Roy et voilà pourquoi le fanal ne brille plus.» Compendium historae abbatiæ sancti Matthæi in finibus terrarum, 1681 a permis en effet de signaler aux navires amis cette pointe située à l'extrémité du chenal du Four.


Détail de la planche n°152 du Monasticon Gallicanum.

  Dans un premier temps, ce sont les moines bénédictins qui étaient chargés de l'entretien du brasier. Vers 1630 les droits de bris et d'ancrage qui compensaient cette charge pour leur communauté leur ont été enlevés On comprend cette mesure car même s'il s'agissait de religieux, le fait que ceux qui entretenaient le feu soient aussi les bénéficiaires d'éventuels naufrages devait alimenter bien des rumeurs et attribués par Louis XIII au cardinal de Richelieu . Par la suite la Marine Royale a reçu la charge d'entretenir le feu.
  Sur la gravure, on voit que celui-ci était abrité par un lanternon. Les tempêtes et les risques d'incendie pour la toiture de l'église voisine ont nécessité la construction de cet abri. Et le feu de bois fut remplacé par des « lampions » Prosper Levot :« En 1693, on installe au sommet de la tour une cage vitrée contenant trois rangs de lampions superposés : deux de six et un de trois.» L’abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre ou de Saint-Matthieu (Finistère), 1874 . Des lampes à huile de poisson dont la fumée avait l'inconvénient de noircir les vitres, ce qui fait douter de leur efficacité. On sait d'autre part que le lanternon fut abattu en 1750 par une tempête.
La partie démolie du bâtiment comportait quatre hautes fenêtres qui apparaissent sur les gravures. C'est donc sans doute à ce niveau que la tour a pu servir de clocher.

  Pénétrons à l'intérieur de cette massive fortification.


Le couloir d'entrée à la tour traverse un mur épais d'un mètre cinquante.
Au fond, face Ouest, on voit un passage qui permet d'accéder à l'église.




Cette sortie est surplombée dans les étages
par deux autres passages murés.


L'observation de l'intérieur du bâtiment est difficile car il est sombre et un filet de sécurité a été tendu au-dessus des visiteurs.

Sur la face Nord on voit une ancienne fenêtre, murée elle aussi, mais percée d'un oculus pour laisser entrer la lumière du jour.




Intérieur de la tour, face Nord.

Au même niveau, sur la face Est, au-dessus de l'entrée, se trouve un accès à une fenêtre identique, murée elle aussi, et précédée de quelques marches. Comme on l'a vu à l'extérieur, cette ancienne fenêtre a été utilisée comme passage vers un bâtiment aujourd'hui disparu.




Intérieur de la tour, face Est.
On aperçoit en haut les traces de deux anciens étages
ainsi qu'une fenêtre à coussièges.



La fenêtre à coussièges
© Photo Armand Breton, coll. Les Amis de St-Mathieu


Dans l'angle Nord-Est, des encadrements de portes surplombent le vide. Curieusement, ils ne donnent pas sur l'extérieur. Les traces des anciens étages sont situées sous ces ouvertures.



L'angle Nord-Est.

Comment pouvait-on accéder à tous ces niveaux ainsi qu'à ceux qui ont été démolis ?

On cherche vainement la trace de l'escalier extérieur en colimaçon qui sur le plan figure à gauche de l'entrée. En fait, il y a bien un escalier à vis, mais il est caché dans l'angle Nord-Est.



Départ de l'escalier à vis
© Photo Armand Breton, coll. Les Amis de St-Mathieu



L'escalier à vis à l'étage suivant
© Photo Armand Breton, coll. Les Amis de St-Mathieu


Du haut du phare on aperçoit son aboutissement au sommet actuel de la tour.




Et c'est par les encadrements de portes que l'on y accédait, mais seulement à partir du deuxième étage.

Dès lors, comment pouvait-on parvenir à ce deuxième étage ?

Un plan de 1775 montre face à l'entrée, contre le mur Ouest, le départ d'un escalier qui, en s'appuyant sur le mur Nord puis sur le mur Est, aboutit à la porte murée au-dessus de l'entrée.


Choquet du Lindu : Plan de l'Eglise des Révérends Pères Bénédictins
de la Communauté de St Mathieu
. Archives nationales, détail, 1775




Dans le contrefort, on voit la trace d'un escalier latéral
menant au-dessus de l'entrée.



Intérieur de la tour, face Sud.
Trace d'une galerie
menant vers la fenêtre murée du côté Ouest.


L'empreinte de l'escalier latéral se poursuit dans le contrefort de la face Ouest et aboutit au second étage. C'est donc ainsi qu'on avait accès à l'escalier à vis qui mène aux niveaux supérieurs.
Il est probable que cette disposition compliquée ait été imaginée pour des raisons de sécurité. L'escalier latéral, sans doute en bois, a vraisemblablement succédé à une simple échelle que l'on relevait en cas de danger depuis une trappe dans le plancher du deuxième étage. L'unique accès aux étages supérieurs par l'étroit escalier à vis était alors facile à défendre.
Une fouille archéologique dans la petite surface que constitue le sol de la tour permettrait peut-être d'en savoir davantage sur le passé du bâtiment.

  Mais revenons à l'extérieur devant la face Est.

  Sur la gravure du Monasticon Gallicanum on a peut-être remarqué des armoiries au-dessus d'une fenêtre. Elles ont été démontées au XIXe siècle lorsque la partie supérieure de la tour a été démolie. Le visiteur peut les voir aujourd'hui au pied du bâtiment.


Pierre armoriée provenant du sommet de la tour à feu.

  Bien que ces armoiries qui autrefois étaient peintes de couleurs vives soient aujourd'hui très dégradées, on devine les bandes horizontales, les fasces, de l'écu des Du Chastel, les puissants seigneurs de Trémazan qui ont toujours revendiqué la création de l'abbaye. D'après l'héraldiste Michel Mauguin, il s'agit d'un écu « fascé de six pièces d’or et de gueules, soutenu par deux lions, surmonté d'un heaume paré de Les lambrequins étaient des pièces de tissu épais qui protégeaient le cou des chevaliers en armure lambrequins et cimé de trois tours ».


Ebauche de restitution de l'écu des Du Chastel
fascé d'or et de gueules = aux bandes horizontales or et rouges
© Michel Mauguin, 2020


  Ces armoiries qui dominaient toute l'abbaye rappelaient sa création par la famille Du Chastel et affichaient pleinement l'antériorité ainsi que la toute puissance du pouvoir seigneurial par rapport au religieux.

Nous reviendrons à cet endroit à la fin de la visite.

Voyez ci-dessous sur Youtube la courte vidéo d'Armand Breton sur la tour à feu :
                                             ( Branchez le son )





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-2- Les restes des bâtiments démantelés du monastère médiéval.

Les faces Nord et Ouest de la tour ne conservent que très peu d'ouvertures.



Et l'on devine seulement la trace des passages murés de la face Ouest qui donnaient accès à l'église, à la salle capitulaire, et aussi à une petite prison aujourd'hui détruite, située entre la tour et le bâtiment de la salle capitulaire.



La prison et la salle capitulaire
qui était surmontée de deux étages
prolongeaient derrière la tour le transept éventré.


Observons maintenant l'espace en direction du petit phare.


L'angle de murs situé au repère rouge se retrouve sur le plan ci-dessous.




Ces deux pans sont tout ce qui subsiste du logis abbatial.



  Le terrain, bien vert aujourd'hui, était au XVIe siècle chargé de bâtiments. Le logis abbatial, une hôtellerie pour les pèlerins, une prison, le bâtiment de la salle capitulaire, des cuisines et un réfectoire, un cloître bordé de colonnettes et un bâtiment hébergeant les cellules des moines, un vivier, un colombier... Toutes ces constructions, considérées comme bien national, ont été vendues à la Révolution à un entrepreneur du Conquet nommé Budoc Provost qui les a démantelées. Seules, l'église abbatiale et la tour à feu étaient exclues de cette vente.
Les débris du monastère se retrouvent sans doute aujourd'hui dans de nombreuses constructions de la région datant du XIXe siècle.

Sur le plan du XVIe, on voit que l'abbaye était entourée d'un rempart. Au fond du terrain, ce mur épais est toujours en place.






Le rempart est percé d'archères semi-enterrées, tandis qu'au-dessus
un coussiège accompagne chaque embrasure de fenêtre murée et tronquée.


  A cet endroit le rempart constituait aussi le mur Ouest du bâtiment où étaient situées les cellules des moines. Le terrain actuel, sans doute encombré de gravats, est nettement plus élevé que le rez-de-chaussée du bâtiment. Les archères étaient donc au rez-de-chaussée et les fenêtres aujourd'hui murées des cellules monastiques étaient à l'étage.
On voit très bien la jonction du pignon de ce bâtiment des moines avec le mur Nord de l'église ainsi que la trace du 1er étage et la pente du toit :





  Ces vestiges sont donc ici les seules preuves de la présence d'un bâtiment. Et à l'emplacement du petit phare, rien n'indique aujourd'hui qu'un cloître a existé là pendant des siècles.
A n'en pas douter, si un jour des fouilles archéologiques étaient organisées, on retrouverait de nombreuses substructions sous un monceau de gravats.

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-3- L'église abbatiale.





  Nous allons entrer dans l'église abbatiale par l'une des portes latérales à partir de l'emplacement du cloître. Il y a deux raisons à cela.
   D'abord parce qu'à l'ouest de la nef le portail de l'entrée principale n'est plus accessible aujourd'hui depuis l'extérieur. On y parvient en effet derrière le rempart par le terrain militaire du sémaphore, propriété de la Marine nationale et interdit au public.
  Ensuite parce que ce sont ces portes latérales que les moines franchissaient pour participer aux offices.
Suivons-les.



L'église, même en ruines, est bien sûr le bâtiment principal de l'abbaye. Pour bien comprendre ses structures, il est indispensable d'en observer soigneusement le plan.



Par cette porte, les moines accédaient directement aux stalles qui leur étaient réservées dans le chœur liturgique.


Contre les colonnes : restes de mur du chœur liturgique.

On verra plus loin que ce chœur qui obstruait la nef n'a pas toujours existé.

Dirigeons-nous à droite vers le portail principal de l'édifice.


Entrée principale de la nef.
L'arc intérieur est en plein cintre. L'arc extérieur, plus original, est trilobé.



A l'extérieur, trois voussures précèdent l'arc trilobé
© Photo Armand Breton, coll. Les Amis de St-Mathieu


Comme le portail, une porte secondaire latérale aujourd'hui fermée par une grille donne sur le terrain militaire.



Du roman au gothique :

  Le bas-côté nord est étroit et sombre. Les fenêtres hautes sont en plein cintre. Leur base a parfois été murée.


Bas-côté Nord, fenêtre du pignon Ouest.

Le mur Nord comporte des zones où de petites pierres ont été disposées en épi ou en arêtes de poisson. Les pierres sont dites « en épi » quand elles sont disposées inclinées à 45° ou « en arêtes de poisson » si deux lignes superposées ont une orientation inversée. Ces dispositions ne sont pas spécifiques aux constructions médiévales : on en a réalisé beaucoup depuis, mais dans un but décoratif, ce qui n'est pas le cas à Saint-Mathieu



Selon certains spécialistes, ce procédé de construction destiné à rattraper par endroits des niveaux différents serait typiquement roman. On le retrouve encore sur le mur Ouest de l'aile Sud du transept :



Ce sont des vestiges de la première église en pierre.

  Cette partie de l'édifice daterait du deuxième quart du XIe siècle. L'église était alors tout entière romane et pratiquement aussi longue qu'elle l'est aujourd'hui. On imagine qu'elle était encore plus haute et non voûtée. Mais elle était sombre car seule la lumière des étroites fenêtres des bas-côtés lui parvenait.
  C'est sans doute l'époque où les premiers pèlerins venaient se recueillir devant des reliques récemment exposées et attribuées à l'apôtre Saint Matthieu. Devant l'affluence, les moines se sont très vite rendu compte qu'il fallait modifier et agrandir l'édifice.

Une première modification

  Les quatre piliers des deux premières travées de la nef sont en calcaire. On le reconnaît facilement car la pierre se dégrade. Leurs chapiteaux sont romans.


1er pilier Nord : les arcs s'appuient sur les tailloirs
d'élégants chapiteaux romans ornés de décors végétaux
et de crochets imitant les jeunes pousses de fougère.


Mais les premiers arcs que ces piliers supportent ne sont pas romans. On a donc remplacé les arcs en plein cintre qu'ils devaient soutenir par d'autres en tiers-point.
On est à la fin du XIe siècle. C'est l'époque où le duc de Normandie Guillaume le Conquérant vient d'envahir l'Angleterre. Celle aussi des grands pèlerinages, et l'on va préparer la première croisade. En architecture on abandonne peu à peu l'art roman et les architectes commencent à oser l'art ogival.


Dans le mur Nord de l'église on a muré
l'une des anciennes portes romanes donnant sur le cloître.
Le blason qui signe le nouvel arc n'a pas pu être identifié.


  Observons le bas-côté sud.

Il est déroutant car à l'origine, il était aussi étroit que le bas-côté nord. Derrière les mêmes arcades qu'en face, il était fermé par un mur Sud qui n'existe plus et qui devait se prolonger jusqu'au transept.


Sur le pignon Ouest de l'église on voit très bien la trace
de ce mur fantôme et d'une première toiture.


Or il était important pour les moines de ne pas arrêter l'afflux des pèlerins pendant que se poursuivaient les travaux dans la nef. Et il fallait toujours célébrer les offices. Dès lors on comprend la nécessité de trouver un nouvel espace.
Pour agrandir l'édifice, les moines ont tiré profit du terrain qui s'étendait vers la mer, au sud de l'église abbatiale. Ils ont construit un nouveau bâtiment au toit en bâtière, parallèlement à l'église romane.


Le nouveau bâtiment ( repère rouge ) vu du phare.
Sa longueur correspond exactement à celle
des deux premières travées de la nef.



- Stop ! Arrêtez tout ! Qu'est-ce que c'est que ce chantier ? Vous n'êtes plus dans la course !

  C'est vraisemblablement ce qu'ont dû entendre, dans un langage peut-être encore plus cru, les moines en plein travail de rénovation.
Dans la nef, le remplacement des anciens arcs romans par des arcs en tiers-point était déjà bien avancé.
Mais dès la troisième travée, nous voyons que l'architecture change encore. Le dernier pilier calcaire Sud de la nef supporte un chapiteau roman inachevé :


Deuxième pilier de la nef, côté Sud.
En pleine construction, le tailleur de pierres
a brutalement abandonné le décor de crochets.


Et l'on passe ensuite à des piliers tantôt octogonaux, tantôt ronds en granite.


Côté Sud : dernier pilier calcaire puis alternance
de piliers ronds ou octogonaux en granite


  Les arcs, plus élevés, sont moins massifs. Les pierres de schiste gris qui les constituent ainsi que celles du mur qui les surplombe sont plus petites et d'origine différente. Nous passons pleinement dans la période ogivale où l'on recherche hauteur et légèreté.



Devant le mur nord dont les fenêtres hautes sont restées en plein cintre, de nouveaux piliers en granite présentent un chapiteau réduit à une maigre mouluration sobrement ornée de rinceaux :


Pilier octogonal et arc gothique côté Nord.
On a abandonné les beaux chapiteaux romans.


Jetons un coup d'œil à la façade du portail.


Vue du pignon Ouest. Au-dessus de la fenêtre en plein cintre,
on distingue une différence de construction


  Manifestement, la partie supérieure du pignon Ouest a été dédoublée afin d'accueillir une charpente moins élevée. Et le mur Nord montre bien qu'il a été arasé jusqu'au niveau de ses fenêtres à meneaux.


Vue depuis l'extérieur : au premier plan, le mur Nord au sommet arasé.
Derrière lui, les arcades ont été rehaussées



Des changements aussi dans l'extension Sud

  Comme le nouveau bâtiment ne suffisait pas, les moines ont construit perpendiculairement à la nef deux nouvelles extensions, plus ou moins copiées sur l'aile Sud du transept. Sur la photo prise du haut du phare, le sommet triangulaire des trois pignons contigus est caractéristique.
Le mur Ouest de chacune de ces extensions a été maintenu par une arcade perpendiculaire pleinement gothique s'appuyant sur de nouveaux piliers en granite.





Les extensions possédaient dans le nouveau mur Sud
plusieurs sorties en plein cintre que l'on a murées.


 

Le mur fantôme du bas-côté Sud a été remplacé par une nouvelle série d'arcades gothiques aujourd'hui rompue.


  Pour la petite communauté, ces travaux colossaux ont dû prendre des dizaines d'années. Et pendant ce temps, les techniques évoluaient. De nouveaux moines arrivaient, venant d'autres abbayes. Ils avaient participé à d'autres chantiers, avaient vécu d'autres expériences. Il ne faut donc pas s'étonner de voir cohabiter dans la même partie des ruines actuelles des techniques architecturales différentes.

  Toutefois, selon Yves-Pascal Castel, Yves-Pascal Castel : « L'abbaye Saint-Mathieu revisitée » in Saint Mathieu de Fine-Terre, actes du colloque de septembre 1994 ce changement brutal dans le chantier de transformation de l'église serait plutôt dû à une cause politique.
Le duc Conan IV, sous la menace d'une guerre avec le roi d'Angleterre Henri II Plantagenêt, laisse les Anglais maîtres de la Bretagne depuis 1158 jusqu'à sa mort en 1168. Et le maître d'œuvre breton du chantier est remplacé par un Anglais qui va imposer l'architecture pleinement gothique qu'il connaît bien. Cette domination anglaise ne cessera vraiment qu'en 1202 lorsque le roi Philippe-Auguste confisquera tous les biens en France du roi anglais Jean-sans-Terre.

Des sondages effectués par Michel Le Goffic au pied de deux piliers du collatéral Sud ont révélé un denier tournois en argent de Louis VIII qui a régné de 1223 à 1226. Mais cette datation pour le collatéral n'est pas très fiable car la monnaie a été trouvée dans un sol bouleversé par plusieurs inhumations.


  Examinons de plus près ce qui reste du chœur liturgique.




Un mur a été élevé de chaque côté de la nef entre deux piliers consécutifs.
Il les enveloppait et s'intégrait parfaitement à leur construction.

On peut donc affirmer qu'à l'origine le chœur liturgique était contemporain de la construction de ces piliers.
Or de part et d'autre de la nef, le long de ces colonnes, on observe la présence d'un ressaut ou d'une colonnette. On en déduit qu'une cloison transversale devait s'y appuyer. Il s'agit du jubé que signale plus haut le plan de l'église au XVIe siècle.



Détail du plan du Chanoine Eliès.

Au Moyen Age, les fidèles assistaient debout aux offices. Le chœur liturgique obstruait donc la nef en ne laissant libre, comme il était d'usage, qu'un étroit passage central.

  On a du mal aujourd'hui à comprendre la nécessité d'une telle construction qui empêchait le public de voir l'autel.
Mais nous sommes dans une abbaye. Seuls les moines, à l'abri des regards dans le chœur liturgique, disposaient de stalles équipées d'une miséricorde qui leur permettait de s'asseoir discrètement. Et ils devaient suivre plusieurs offices par jour.
Priorité donc aux moines.
On comprend l'utilité de l'agrandissement du collatéral Sud depuis lequel l'autel était partiellement visible.
Observons la composition du mur Sud du chœur liturgique.




Ce mur pourtant très épais a été détruit puis réparé sommairement. Une démolition volontaire car on voit mal quelle autre cause aurait pu en venir à bout. On a donc, à une époque, voulu supprimer le chœur liturgique et plus tard on l'a rétabli. Une destruction lors d'un pillage ? Ou tout simplement une divergence de vue entre des abbés différents ?

Le transept

Il est beaucoup plus élevé que la nef.



Vue de la nef en direction du chœur.
A la croisée du transept, l'édifice prend soudain de la hauteur.
Le transept et le chevet de l'église culminent à 18 m


On arrive dans la partie sacrée du bâtiment. Son architecture ogivale devient différente de celle de la nef.



Vue du transept, du Nord vers le Sud.
On voit la forme de ses deux toitures successives.
L'aile Nord, au premier plan, est éventrée.
On ne distingue seulement que l'empreinte de son mur Ouest.


Le transept de l'église a été considérablement modifié. Il ne subsiste de son aile Nord qu'un pan de mur et des traces d'arrachement. La grande fenêtre ogivale que l'on voit à gauche éclairait un passage vers la prison et la tour à feu. De hautes voûtes en croisées d'ogives surplombent encore la partie centrale du transept. Au fond, l'aile Sud est restée romane.





Le chevet

L'architecture du chœur traditionnel qui occupe le chevet est particulièrement soignée.


Croisées d'ogives du chœur.
Les arcs et les nervures s'appuient sur des colonnettes.
Le remplage de la maîtresse-vitre a été détruit,
sans doute lors de la construction du phare.


Vue de la nef depuis la maîtresse-vitre
© Photo Armand Breton, coll. Les Amis de St-Mathieu



Cette ouverture, béante aujourd'hui, ainsi que les fenêtres latérales géminées
inondaient le chœur de la lumière colorée de leurs vitraux.
A l'extérieur, des arcs-boutants consolident les murs.




Fenêtres latérales géminées côté Nord.


Ces fenêtres hautes sont très ouvragées. Les fines colonnettes sont engagées, soit dans les murs, soit dans des piliers composés, eux-mêmes engagés.

Tout est fait pour traduire un élan de la foi vers le ciel.
Nous voilà à la charnière du XIIIe et du XIVe siècle, à l'apogée de l'art gothique.

Le déambulatoire et les chapelles attenantes

Le bas-côté Nord de l'édifice court vers l'Est en ligne droite. Au-delà du transept, il est prolongé par un déambulatoire qui fait le tour du chœur. On peut ainsi rejoindre le collatéral Sud.


Le bas-côté Nord et au fond le déambulatoire
qui débouche sur l'unique chapelle rescapée.




Au Sud, le déambulatoire qui mène au collatéral.




A gauche, derrière une grille, on peut voir le départ
d'un escalier à vis qui aboutit au sommet de l'édifice.


Trois absides occupées par des chapelles prolongeaient autrefois le chevet plat de l'église. Mais la construction du phare n'a laissé en place que celle située au Nord.


La chapelle Nord
© Photo Armand Breton, coll. Les Amis de St-Mathieu



La chapelle Nord dédiée à Saint André.
Le remplage et les vitraux de sa grande baie ont aussi été détruits.
Son autel subsiste encore alors que celui du chœur a disparu.


Dès que l'on quitte le chœur par son mur éventré, on se trouve dehors à l'emplacement de l'abside centrale détruite. Elle était longue de deux travées. La chapelle qui l'occupait était dédiée à Notre Dame de Lorette. Un tombeau est encastré dans un enfeu de sa première travée.


Le tombeau en kersanton de Guillaume de Kerlec'h.



Yves-Pascal Castel nous rappelle que cet abbé a dirigé l'abbaye de 1430 à 1462. Il détaille les sculptures du tombeau dans l'ouvrage réédité, Yves-Pascal Castel : « L'abbaye Saint-Mathieu revisitée » in Saint Mathieu de Fine-Terre, actes du colloque de septembre 1994 disponible au Musée de l'Abbaye.


L'arcade rompue marquait
la seconde travée de la chapelle centrale.


La chapelle Sud, dédiée à Sainte Marguerite, n'existe plus. On traverse son emplacement lorsque l'on passe entre l'église et le phare.


Les murs de l'église conservent encore le souvenir de son arrachement



  On peut s'interroger sur la raison qui a conduit l'architecte du phare à raser deux chapelles de l'église alors que cette nouvelle construction pouvait être décalée de quelques mètres vers l'Est.
Mais au début du XIXe siècle, on n'avait pas la même notion de patrimoine qu'aujourd'hui. L'église abbatiale était en ruines depuis presque une centaine d'années. Elle ne pouvait plus avoir aucune utilité puisque les bâtiments du monastère avaient été détruits. Pour des raisons de sécurité, bien avant la Révolution, les offices ne se déroulaient plus que dans la chapelle Notre-Dame de Grâce voisine qui était l'église paroissiale. Et les ruines n'avaient plus aucun intérêt. Elles étaient considérées comme inesthétiques, voire même effrayantes.
Le phare, au contraire, représentait la modernité, la vigilance et le secours aux marins. L'utilité l'emportait face à l'inutilité.


  Continuons maintenant notre visite en direction de la mer afin d'observer, de l'extérieur, ce que nous avons vu à l'intérieur de l'édifice.



  La différence de construction entre la partie basse et la partie haute du chœur apparaît nettement dans les contreforts et dans les fenêtres. En bas, les grandes fenêtres trilobées et à triple voussure du chœur rappellent l'architecture de l'entrée principale Ouest de la nef. Les fenêtres géminées de la surélévation ont été réalisées un siècle plus tard.
On découvre aussi une porte basse débouchant sur le déambulatoire et l'escalier en colimaçon qui mène au faîte de l'église. Gardons toutefois à l'esprit que nous sommes sur un terre-plein formé de débris, nettement plus haut que le sol de l'église. Derrière les tables de pique-nique, le mur Est présente la trace d'une grande fenêtre romane murée qui éclairait l'aile Sud du transept.

Puis c'est l'alignement de cette aile Sud avec deux extensions et, tout au fond, le premier bâtiment agrandissant le collatéral Sud.


On reconnaît à l'architecture des fenêtres
les différentes époques de leur construction



© Photo Armand Breton, coll. Les Amis de St-Mathieu

Les visiteurs sont toujours intrigués par l'étonnante inclinaison des pignons des deux extensions. On a vraiment l'impression qu'ils ne vont pas tarder à s'écrouler. Les spécialistes proposent diverses causes à cette inclinaison vers la mer : une trop importante poussée de l'ancienne toiture en ardoises, insuffisamment contenue par les premiers contreforts. Ou encore un tassement du sol dû aux coups de boutoir des vagues dans les grottes marines sous-jacentes. Cette inclinaison a pourtant traversé les siècles et durera sans doute longtemps encore.


Collatéral Sud : 3e extension contre l'aile Sud du transept



On remarque sur le mur du transept
la trace oblique d'un ancien solin de toiture
qui pourrait avoir appartenu à la première église romane Cette trace indique qu'avant la construction des deux pignons, la nef et le collatéral sud possédaient un toit incliné vers la mer


Des traces semblables, comportant même des débris d'ardoises, se prolongent jusqu'au sommet du bâtiment. La difficulté est d'attribuer une chronologie à ces remaniements successifs de la toiture.






© Photos Armand Breton, coll. Les Amis de St-Mathieu




Collatéral Sud : 2e extension



Collatéral Sud : 1ère extension
Près du contrefort, une porte en plein cintre donnait sur l'extérieur
Comme sur la façade Ouest, la fenêtre romane est partiellement murée
On voit à gauche l'extrémité du rempart prolongeant la façade


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Nous terminerons notre visite en revenant près de la tour à feu pour découvrir ce qui reste du grand bâtiment mauriste qui la cachait partiellement sur les gravures encore dans les archives.



4- Le grand bâtiment mauriste disparu.

  Lorsqu'en 1656 le Parlement de Bretagne avait confié l'abbaye de St-Mathieu à la congrégation bénédictine réformée de Saint-Maur, l'état des bâtiments monastiques était déplorable. Portant tous leurs efforts sur les travaux dans l'église abbatiale et aussi sans doute faute d'un effectif suffisant, les moines, qui n'étaient plus que deux à cette date, avaient abandonné depuis longtemps l'entretien des bâtiments du monastère. En particulier, le plus ancien, celui qui hébergeait leurs cellules, situé le long du rempart Ouest, n'était plus qu'un taudis.
Les nouveaux occupants décidèrent donc d'élever un nouveau bâtiment conventuel.
Mais bien que plus récent que les autres constructions du monastère, il n'a pas échappé à la démolition générale entreprise à la Révolution.
Que renfermait-il ?

Sortons des archives la vue cavalière suivante extraite du Monasticon Gallicanum datant de l'époque de Louis XIV.
Des lettres en capitales disposées un peu partout sur la gravure renvoient à la légende en latin.





Ce que résume le panneau suivant :


Panneau explicatif réalisé par Les Amis de St-Mathieu.

De tout ce bâtiment, on ne voit plus qu'une longue plateforme et les bases des 10 fenêtres dont deux ont été englobées dans le pignon du musée.







C'est grâce à des fouilles archéologiques dans le terre-plein précédant la tour que cette plateforme a été mise au jour. Et, cerise sur le gâteau, il est aussi apparu le départ d'un escalier menant dans une cave.



Descendons cet escalier aujourd'hui ouvert au public :



La cave du monastère mauriste est une pièce voûtée, tout en longueur, et éclairée par deux fenêtres semi-enterrées tournées vers l'Est. Assez humide, elle a été partiellement couverte d'un plancher pour assurer la sécurité des visiteurs. L'association des Amis de Saint-Mathieu y a installé provisoirement des chevalets avec des panneaux explicatifs. Mais on imagine qu'étaient entassées là non seulement des réserves alimentaires mais aussi quelques tonneaux de vin judicieusement choisis, dans une température constante propice à leur conservation.
Du vin de messe, bien entendu. Qu'alliez-vous croire ?


  Nous en avons terminé avec cette longue visite d'un patrimoine exceptionnel. Il vous reste à mettre un peu d'ordre dans les images dont vous vous souviendrez. Et pour cela ne manquez surtout pas de visiter le Musée de l'abbaye et sa superbe maquette du site.


Le Musée de l'Abbaye de St-Mathieu.


Merci à Maria Kermanach pour son aide et sa conférence sur la tour à feu lors du colloque organisé par « Les Amis de Saint-Mathieu » en septembre 2019.
  Merci aussi à Armand Breton pour ses photos, à l'héraldiste Michel Mauguin, à l'historien Jean-Yves Eveillard et à Patrick Prunier, président des
Amis de Saint-Mathieu pour leur aide et leur prêt de documents.



Yannick Loukianoff

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En savoir plus



Sont disponibles au Musée de l'abbaye :


   



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