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Les mégalithes de l'île Melon



Commune de Porspoder



GPS : 48°29'05.9 N  4°46'37.2 W





Accès :    Venant de St-Renan par la sortie vers Ploudalmézeau, dirigez-vous toujours tout droit vers le petit port d'Argenton et tournez à gauche lorsque vous arrivez face à la mer. Après avoir traversé le bourg de Porspoder, vous longerez 6 km plus loin le port de Melon. Parking à droite devant le restaurant « Le Chenal ».
Vous êtes alors sur une petite presqu'île. Allez à pied jusqu'à son extrémité. L'île Melon est en face, séparée de la terre ferme par un étroit chenal.
Important:   L'accès n'est possible à pied qu'à marée basse. Ne pas s'attarder sur l'île et surveiller constamment la marée montante. En effet, il ne faut surtout pas traverser le chenal lorsque le niveau de l'eau risque de dépasser la hauteur des genoux. Le courant est si violent que des accidents, voire des noyades sont à redouter. Si vous êtes surpris dans l'île par la marée, appelez les secours plutôt que de tenter une traversée risquée.
Les horaires des marées aujourd'hui: cliquez sur le lien suivant :
SHOM


Le grand menhir disparu de l'île Melon

   Si la commune de Porspoder est bien la plus riche en mégalithes de tout le Pays d'Iroise, c'est sur cet ilot qu'ils sont encore, malgré des destructions, les plus nombreux. 1   On a compté pas moins de 4 menhirs, 1 tumulus, 2 cairns et 5 dolmens sur ce petit espace. Le plus grand menhir, qui atteignait une hauteur d'environ 7 m, a été dynamité par les Allemands en 1942. L'érosion en a déchaussé un autre, long de 2,40 m. Les dolmens ont été plus ou moins détruits, le tumulus et les deux cairns sont complètement en ruines aujourd'hui. Raison de plus pour préserver les quelques mégalithes qui subsistent encore.

Les jumeaux :



   Ces deux menhirs qui bénéficient d'une vue imprenable sur la mer ne sont espacés que de 5 m. Placés sur un alignement NNE/SSO, tous deux ont été taillés dans du granite de l'Aber Ildut. Leur face nord est recouverte de lichen. Les cupules que l'on y découvre semblent assez récentes. Dans cet ilot désert et isolé, les deux monuments auraient-ils servi de cibles à un sniper dont les petites cellules grises seraient restées à l'âge de pierre ?



    Le plus gros menhir est aussi le plus bas sur la pente. De forme trapézoïdale, il atteint 1,90 m en hauteur comme en largeur pour une épaisseur de 50 cm. L'autre, de forme oblongue, mesure 1,20 m de hauteur pour une largeur de 1,15 m à la base et 55 cm d'épaisseur maximale.

Le dolmen à couloir :


Dessin d'Eugène Cicéri en 1846





    On n'est pas habitué à voir ainsi un dolmen arborer fièrement sa casquette de travers !
L'effondrement de la dalle de couverture est dû à l'affaissement très ancien de plusieurs piliers qui la soutenaient. Il faut prendre du recul pour remarquer que ce dolmen à couloir faisait partie d'un cairn qui a été détruit par des aménagements militaires ( comparer les plans ci-dessous ).
Le couloir, bordé de pierres de 1,50 m de hauteur, long de 3 m et large de 80 cm, a été partiellement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale lors de la construction d'une casemate. Il aboutit à une chambre de forme trapézoïdale dont les piliers sont très nettement plus hauts que ceux du couloir et atteignent 2,20 m à 2,60 m.
Toutes les pierres sont en granite de l'Aber Ildut.


Dessin de Jean-Yves André ©

   La chambre terminale mesure de 1,20 m à 1,80 m de largeur pour une longueur de 2,80 m. Trois piliers soutiennent aujourd'hui l'unique grande dalle de couverture dont les dimensions atteignent 3,20 m sur 2,20 m.
Une fouille menée en 1883 par l'abbé Abgrall à l'intérieur du monument a livré un lissoir en céramique et un poignard en silex.


Plans extraits de Yohann Sparfel et Yvan Pailler :
« Les mégalithes de l'arrondissement de Brest » . 2009


Les dolmens ruinés:

   Deux autres structures sont encore visibles. La première émerge à peine du sol. Cinq piliers semblent délimiter une chambre terminale dont la longueur avoisine 1,60 m. Les pierres du couloir ont disparu.



   Non loin de là, trois piliers paraissent délimiter la chambre d'une autre sépulture néolithique dont une dalle est couchée. Sa longueur mesure environ 2,30 m.



   Les chambres de ces deux structures qui possèdent entre elles la même orientation NNE/SSO sont ouvertes à l'Est.

Tous ces monuments mégalithiques concentrés sur un si petit territoire indiquent que cette île exceptionnelle, qui n'était à l'époque qu'une maigre péninsule, revêtait un caractère sacré pour la population néolithique qui les a érigés. A ce titre, et malgré toutes les destructions qui ont défiguré ses monuments, l'île Melon mériterait de la part de nos archéologues une étude sans doute plus approfondie.

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