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Les gardiennes de la place de la Mairie


Commune de Locmaria-Plouzané





GPS : 48°22'28.8 N  4°38'36.3 W





  Sous les croix qui les couronnent, deux stèles de pierre vieilles de 25 siècles gardent l'entrée du parking, face à la mairie.

Accès :   Se diriger vers l'église de Locmaria-Plouzané et stationner sur le parking derrière les deux croix.

   La stèle de droite, lorsque l'on tourne le dos à la mairie, est un tronc de pyramide assez fruste de 1,65 m de hauteur. Sa base n'est pas très régulièrement taillée.



  Celle de gauche, ci-dessous, est un peu plus haute : 1,95m. De section octogonale, elle a été davantage travaillée et présente des pans coupés malheureusement très érodés. Figurant au pied d'une maison du bourg sur un cliché de M.Y. Daire 1, elle a été déplacée récemment.



   Manifestement, ces deux stèles de l'âge du fer, qui ne se ressemblent pas, proviennent de lieux différents et ne sont peut-être pas, non plus, de la même époque. Leur christianisation les a préservées jusqu'à nos jours. L'archéologue G. Guénin , dans une étude de 1912, et sur la foi de l'instituteur de l'époque, signale que les deux pierres proviendraient de Coat ar C'hras, le Bois de la Grâce, dénommé ainsi parce que les roturiers, poursuivis par les seigneurs, étaient grâciés lorsqu'ils pouvaient atteindre le bois et les deux croix.2 Cette légende figure dans l'hagiographie de Saint Sané, fondateur supposé de Plouzané au Ve siècle, et dont il est le patron. Elle nous a été transmise par le moine Albert Le Grand, hagiographe des saints bretons, qui vint à Plouzané en 1624.3 Cependant, comme pour beaucoup de saints bretons, l'existence même de Saint Sané n'a jamais été historiquement attestée et on l'a souvent confondu avec Saint Senan, évêque irlandais.

L'emplacement actuel des deux stèles, au centre d'une agglomération en plein essor, rend probable pour elles un nouveau déménagement à plus ou moins long terme. Car ces petits monuments, depuis qu'ils ont abandonné leur fonction funéraire, sont régulièrement déplacés.



-1- M.Y. Daire : Les stèles de l'âge du fer dans l'ouest de la Gaule.p.103. Centre Régional d'Alet. Rennes, 2005.

-2- Les menhirs isolés de l'arrondissement de Brest par G. Guénin, BSAB, t.37, p 293.

-3- "Ils advancerent en terre ferme jusques au lieu où est à present l’Église Parrochiale de Plouzané, où y avoit lors un temple dedié aux Idoles (à ce que j’ay peu découvrir) [...] la Tour de lieu l’Église Trevialle de Nostre Dame de Lou-Maria, distant de Guic-Sané d’un quart de lieuë, estoit jadis un Oratoire dedié à leurs fausses & prophanes Deïtez, situé lors au milieu d’une épaisse forest qu’ils nommoient Lucos ; & void-t-on, devant ladite Église, de part & d’autre du grand chemin, deux grandes Croix de pierre, lesquelles on tient que S. Sané y avoit fait planter, dés qu’il eust converty ce peuple à la Foy ; en reconnaissance de quoy, ces Croix ont esté depuis tenues en grande reverence, & servoient d’Azile & franchise pour les malfacteurs ; que, s’ils pouvoient une fois se rendre au grand chemin entre ces deux Croix, ils n’estoient point appréhendez de Injustice & l’appelloient Menehy Sant Sané."

Albert le Grand : La vie, gestes, mort et miracles des Saints de la Bretagne Armorique, ensemble un catalogue des évêques des neuf eveschés d'icelle . Nantes 1637.


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